Éleveurs en colère, animaux satisfaits ?
Les agriculteurs français refont en ce moment le coup qui a si bien réussi aux pêcheurs bretons, puis aux porteurs de bonnets rouges qui s’opposaient aux portiques imposés par le ministère de l’Écologie – ceux que la formidable Ségolène Royal, qui ne recule jamais, pas même devant le ridicule, a bravement supprimés, coûtant ainsi au pays quelques centaines de millions d’euros, mais on peut se payer ça, nous avons de l’argent en rab. Et j’ai déjà dit ce qu’il fallait en penser.
Or il y a agriculteur et agriculteur. Les producteurs de lait ont raison de se plaindre, car le prix auquel ils sont contraints de vendre leur production est inférieur au prix de revient de leurs produits. Or le lait, c’est utile. En revanche, je ne ressens aucune sympathie pour les éleveurs, dont le métier consiste à fabriquer en série – pas d’autre mot – et dans des conditions ignobles des animaux conçus pour l’abattage, donc pour notre bon plaisir. Enfin, pour le vôtre, car je ne mange plus de viande depuis des années. Et ne me dites pas que, juste avant, on les endort en les électrocutant ! Vous avez déjà été électrocuté ? Moi, à deux reprises, j’ai goûté à ce délice très spécial, concocté par des médecins qui voulaient tester mon système nerveux. Je suis loin de ressembler à ce technicien, installateur et réparateur de téléphones, que j’ai bien connu et qui, lorsqu’il voulait savoir s’il y avait du courant dans le circuit, mettait deux doigts dans la prise. Bref, contrairement à Jean-Marie Le Pen, j’ai une peur bleue de l’électricité.
Rien n’est plus stupide que notre méthode consistant, pour absorber les protéines qui nous sont indispensables, à passer par l’étape de la chair des animaux, sacrifiés par nous parce qu’ils sont incapables de nous renvoyer la politesse. En somme et comme toujours, c’est la loi du plus fort.
La viande, on peut la fabriquer autrement, et je vous expliquerai comment, mais un autre jour. Vous verrez, ce n’est pas utopique.