Explétifs
Les mots explétifs m’agacent depuis toujours (il s’agit de ces mots, en général très courts, parfois réduits à une simple lettre, qu’on insère dans une phrase sans que leur présence soit justifiable par la grammaire). Je reconnais que, parfois, ils peuvent être utiles, surtout pour une raison d’harmonie sonore – d’euphonie, si vous préférez un terme savant – , et qu’on peut trouver plus élégant de dire « Le lac que l’on voit d’ici » plutôt que « Le lac qu’on voit d’ici». Mais reconnaissez qu’il est facile de s’en passer, même si, parfois, leur omission nous paraît bizarre. Souvenez-vous de la chanson d’Enzo Enzo Juste quelqu’un DE bien : ici, ce de est strictement inutile du point de vue grammatical, mais si vous l’omettez, on vous regardera avec des yeux ronds, et vous passerez pour excentrique !
En revanche, l’emploi de ne semé un peu partout est à double tranchant, car beaucoup de scripteurs s’emmêlent les pinceaux et parviennent, puisque ne est une partie de l’expression négative ne pas, à dire le contraire de ce qu’ils voulaient exprimer. Mais même si la phrase est tournée de manière à éviter toute équivoque, pensez-vous réellement que « Je crains que le temps se gâte » devient plus élégant si vous dites « Je crains que le temps NE se gâte » ? Ce qui, stricto sensu, signifie « Je crains que le temps s’améliore ».
Moi, je trouve ridicules ces fioritures, dont on abuse. Je m’abstiens donc de les employer.