Faire fortune en Bourse ?
Ne comptez pas faire jamais fortune en Bourse. Mitterrand, qui ne connaissait rien à l’économie, parlait de cet argent qui travaillait à votre place pendant que vous dormiez [sic], mais c’était un bobard d’ignorant. La vérité est que, pour gagner quelque chose en Bourse, il faut deux conditions : pouvoir investir de TRÈS grosses sommes, et surveiller les cours de la Bourse quasiment en continu, comme si vous veilliez sur la fidélité de votre femme ou la virginité de votre fille de treize ans. Autant dire que c’est un travail à plein temps, donc il vaut mieux ne pas avoir un autre travail !
Et si vous avez beaucoup d’argent, de deux choses l’une : ou bien vous êtes malhonnête, et vous vous ferez prendre un jour ou l’autre (voyez Bernard Madoff), ou vous êtes honnête, mais alors il vous faut des connaissances ET du génie (voyez Warren Buffett. Enfin, je suppose qu’il est honnête, puisque, à 85 ans, on ne lui a encore trouvé aucune casserole).
De nos jours, même les spécialistes de la presse économico-financière sont pessimistes et n’y croient plus. Cette semaine est paru le mensuel « Le Revenu », qui est le magazine le plus ancien en France dans ce secteur. Or, son directeur Robert Monteux, dans son éditorial de la page 5 – d’un déprimant qui vous donne envie de vous pendre à l’arbre le plus proche –, conclut par cette phrase : « À certains moments, il faut savoir se donner une perspective de rêve sur 5 % de ses actifs ».
Rêver sur d’un rapport favorable sur cinq pour cent de sa fortune !
Il y a une vingtaine d’années, les sicavs monétaires, qui étaient des placements absolument sans risques, ont rapporté jusqu’à... 17 % par an. À ce taux, en cinq ans, vous pouviez multiplier votre capital par 2,19. Vérifiez, je n’invente rien. Les temps changent...