Ma liste noire
J’avais promis de rédiger une petite liste de ce que je ne fais pas, que je ne possède pas, et ainsi de suite. Rappel ICI. Donc, voici cette liste, un peu abrégée.
Ce que je ne fais pas : voyager pour voir des gens (sic pour ce cliché pseudo-humaniste !) ; chanter (nulle part, pas même « sous la douche », selon le cliché habituel, et j’ai complètement abandonné lors de ma mue) ; faire du sport ou regarder une compétition sportive ; fréquenter les prétendus réseaux sociaux ; aller à la campagne, à la montagne, à la mer, puisque tous ces endroits se trouvent au delà de cette frontière infranchissable qu’est à mes yeux le boulevard périphérique ; voir les films de Kechiche, de Scorsese, de Besson, de Tarantino, de la plagiaire Anne Fontaine (bide, car vous ne la connaissez pas), de Terrence Mallick, de Judd Apatow, de Xavier Dolan ; aller seul au café ou au restaurant ; attendre impatiemment « les fêtes » (re-sic !) ; voter pour la droite ; demander des autographes à des vedettes ; beugler « l’âge du Christ » chaque fois que quelqu’un prononce le nombre trente-trois ; téléphoner simplement parce que je m’ennuie, et pour ne rien dire ; « sortir en boîte », expression absurdement paradoxale, si on y songe ; photographier des personnes ; fumer ; me droguer.
Ce à quoi je n’assiste pas : les cérémonies religieuses, et jamais je ne suis allé à un baptême, une communion, un mariage, un enterrement.
Ce que je dis pas : les mots à la mode, artificiellement féminisés sans aucune raison (auteure, procureure, professeure, recteure, ingénieure, écrivaine, chercheure, et autres sottises bien-pensantes), et le ridicule les Françaizeu-z-et les Français ; les platitudes d’enfant attardé comme génial, bisous et un p’tit coucou ; les expressions de la politesse comprise de traviole (bon appétit, merci beaucoup, enchanté, bonne continuation) ; « bosser » pour travailler, « médoc » pour médicament, « un truc » pour quelque chose ; les absurdités violant la logique (« parler après le bip sonore » – et je supplie qu’on me fasse entendre un bip muet) ; le très plat « il nous a quittés » pour signifier que quelqu’un est mort.
Ce que je n’ingurgite pas : l’alcool et notamment le champagne, le foie gras, les oignons cuits ; des animaux vivants, même si, enfant donc dénué de tout esprit critique, on m’a fait manger des arapèdes, des oursins et des huîtres.
Ce que je ne possède pas : costume, veste, imperméable, manteau, parapluie, cravate, tongues, boutons de manchette, bottes ; voiture, bicyclette et tous véhicules ; passeport, carte d’identité ; armes. J’ai bien trois ou quatre montres, mais je n’en porte aucune.
Ce que je ne lis pas : les journaux sportifs ; les romanciers qui emploient le verbe « réaliser » dans le sens de comprendre, ou utilisent le ridicule « incontournable » (j’ai fait retirer ma signature d’un livre collectif qui consacrait un chapitre aux « Incontournables » de Friends).
Ce que je n’écoute pas : rap, reggae, Debussy, musique atonale (Pierre Boulay et consort).
Ce dont je ne parle pas : de sexe. Il n’y a pas lieu de parler de ce qui ne concerne pas autrui.