Guerres picrocholines
Hier, sous la plume de Bruno Rieth et dans un article intitulé Quand France Inter assure le SAV de la loi El Khomri, l’hebdomadaire « Marianne » s’en prenait vivement au 7-9 de la radio nationale, qui, négligeant l’opposition des syndicats à ladite loi, trouvait qu’elle « n’était finalement pas si mal que ça ». Et Thomas Legrand, éditorialiste politique à huit heures moins le quart, et qui avait dit que la loi revue par Valls était « un texte certes votable », en prenait pour son grade.
Il faut croire que la potion était amère, puisque ce matin, Legrand a sorti ses dents et s’est défoulé avec violence. Mais pas contre le gouvernement, non. Il s’en est pris au... seizième arrondissement de Paris, qui refuse, par la voix de son maire Claude Goasguen, la création dans le Bois de Boulogne d’un centre destiné à compenser l’absence presque totale de logements sociaux dans le plus étendu des arrondissements de Paris : il avait été question d’édifier un abri pour... deux cents mal logés, une invasion de gens fauchés, un véritable scandale. Or les autres arrondissements de Paris en logent bien davantage (écoutez ICI la chronique de Legrand diffusée ce matin). Certes, le chroniqueur travaille dans le seizième (ben oui, Radio France y est installée depuis De Gaulle), mais n’habite pas à Paris, donc il risque peu.
Et c’est ainsi que le seizième arrondissement de Paris a été qualifié de « repu et pétochard », et qu’il a été mentionné qu’il était le véritable siège de « la racaille », dérobant ce titre à la Seine-Saint-Denis.
J’aime beaucoup ces guerres picrocholines entre bobos.