Taxi-3
Ce samedi matin, j’ai décidé de quitter la maison de convalescence, non sans avoir scandalisé un imbécile par mon dédain du règlement intérieur. Mais, une fois mes affaires rassemblées, et comme je suis un peu trop chargé pour les forces qui me restent, je décide de ne pas prendre le train, ce qui m’obligerait à gagner la gare à pied, puis, une fois à Montparnasse, à me lancer dans un épuisant périple à travers la gare du métro : des kilomètres de couloir et d’escaliers.
Ce sera donc en taxi, et je me rends à l’accueil tout proche, où la secrétaire de permanence, inoccupée, veut bien s’affairer à m’en dénicher un par téléphone. J’aurais bien choisi la solution Uber, mais, en ce jour de départ du week-end de Pâques, tous les taxis sont pris, et elle finit par en trouver un, légal, non de Paris, mais du département des Yvelines, donc plus proche, mais qui ne promet, au téléphone, de n’arriver que dans trois quarts d’heure. En fait, il mettra presque une heure avant de se garer devant la porte.
J’insiste pour régler d’avance le prix de la course, 90 euros, et nous partons. Cette fois, je ne suis tombé ni sur un mufle ni sur un fou du volant, mais sur un homme aimable, propriétaire de sa compagnie de taxis (il en possède dix) basée à Saint-Cyr. Nous bavardons tout au long du trajet, un peu de tout, et le voyage ne me pèse pas, cette fois.
Je suis de retour chez moi à midi pile, réconcilié avec la corporation des chauffeurs de taxis ! Quoique je ne crois pas que j’aurai de sitôt l’occasion d’en emprunter un autre. En tout cas, je ne remettrai plus les pieds dans un endroit comme celui que je viens de quitter. Je ne critique pas ma mutuelle, mais, comme tous les organismes en relation avec le ministère de la Santé, elle s’est convertie au libéralisme économique, sous la férule du tandem infernal Sarkozy-Roselyne Bachelot, sur lequel l’urgentiste Patrick Pelloux tape vigoureusement dans ses livres, et il a bien raison.