Pour Jean-Louis Debré
Au fond, j’aime bien Jean-Louis Debré, qu’on a vu hier au Petit Journal, venu faire un peu de promotion pour son dernier livre, et les malveillants qui voudraient le faire passer pour inintelligent prouvent qu’ils n’ont pas lu ses livres.
Moi, j’ai lu plusieurs de ses romans policiers, dont celui auquel fait allusion « Le Canard enchaîné » dans son dernier numéro, Le curieux. Mais « Le Canard » et tous ceux qui en ont parlé se sont contentés de citer un détail : qu’il s’y trouve un personnage de prostituée nommée Josiane Baladur (avec un seul L). Or ce personnage ne joue quasiment aucun rôle dans l’histoire, et, suicidée très vite, cette femme n’apparaît que dans quatre pages. Fallait-il vraiment en faire tout un plat, sachant que Debré déteste Édouard Balladur ? On ne juge pas un livre et son auteur sur un trait insignifiant à ce point.
Outre cela, ce roman est d’inspiration de gauche, car le personnage principal est un juge d’instruction – ce qu’a été Debré avant d’entrer en politique –, qui enquête sur une affaire gênant l’État, et qu’on fait disparaître à l’épilogue. Je ne crois pas qu’un auteur de droite aurait rendu sympathique un juge de gauche qu’on assassine !
Et puis, Debré, qui est le contraire d’un sectaire, et qui s’est montré rigoureusement honnête durant toute sa présidence du Conseil constitutionnel, a davantage d’esprit que ceux qui le dénigrent, et il flingue à plaisir les gens qui ne lui plaisent pas, comme Bernadette Chirac ou Sarkozy...