Boulettes matinales sur France Inter

Publié le par Yves-André Samère

Il y a des matins (presque TOUS les matins) où l’on se demande si les journalistes de France Inter s’informent avant de rédiger leurs papiers. Ainsi, aujourd’hui, deux exemples.

D’abord, Patrick Cohen disant à Daniel Cohn-Bendit que le Royaume-Uni risque de devenir le refuge des fraudeurs fiscaux. Mais, cher Patrick qui savez tout, il l’est déjà. Plus de la moitié des opérations d’évasions fiscales se font à la City de Londres, et cela ne date pas de ce jour !

Ensuite, le billet sur Abbas Kiarostami, réalisateur de cinéma iranien, mort hier d’un cancer dans un hôpital parisien à l’âge de 76 ans. On n’a cessé de répéter deux contre-vérités : qu’il avait choisi de rester en Iran malgré la dictature religieuse, et qu’il était le plus grand réalisateur iranien. C’est faux dans les deux cas. Kiarostami vivait toujours en Iran, mais il n’y faisait plus aucun film depuis 2004 et 10 on Ten. L’année suivante, on a pu voir Tickets, film européen composé de trois sketches, dont il avait réalisé un seul, assez bon, surtout grâce au jeune acteur anglais Martin Compston, et qui se passait dans un train entre Rome et le nord de l’Europe. Puis Copie conforme, réalisé en Italie, avec Juliette Binoche, qui avait donné à son actrice l’occasion de faire à Cannes le discours le plus ridicule de sa carrière, et qui était très médiocre ; enfin, en 2012, Like someone in love, tourné au Japon, et complètement raté.

La vérité est que Kiarostami avait été un bon réalisateur... à ses débuts, et France Inter en a donné les titres. Pour ma part, Le goût de la cerise, palmedorisé à Cannes en 1997, je ne l’aime pas, et j’ai préféré Ten, composé de dix scènes en plan fixe, prises à l’intérieur d’un taxi, et qui décrivait la condition féminine à Téhéran. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de poser quelques questions à sa vedette, Mania Akbari, qui s’est exilée à Londres où elle fait désormais des films sur sa vie personnelle. Ses réponses étaient à ce point confuses que je ne les avais pas publiées. De nos jours, les grands metteurs iraniens se nomment Jafar Panahi, l’auteur de Taxi Téhéran, et surtout Asghar Farhadi, dont on attend de voir Le client, qui sortira le 9 novembre, et qui est un vrai grand homme de cinéma.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Je suppose que ce "copie conforme" n'a rien à voir avec le "copie conforme" de 1947 avec Jouvet et<br /> Suzy Delair; film que j'adore , quand on aime Jouvet ,on en a plusieurs pour le même prix !
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Y
Rien à voir en effet. Il date de 2010.