Ne soyez plus séparés !
Dans le film Snowden que j’évoquais hier, le personnage principal, à un certain moment, parle de l’espionnage opéré par la National Security Agency, officine barbouzarde états-unienne qui est capable d’espionner absolument tout le monde, puisque la plupart des Terriens, y compris dans le tiers-monde, possèdent aujourd’hui, soit un téléphone mobile, soit une adresse électronique. D’ailleurs, le fameux fichier TES (Titres Électroniques Sécurisés) dont on parle beaucoup en France parce que le gouvernement vient de décider sa création via un simple décret qui laisse de côté le Parlement, contiendra toutes ces données, plus quelques autres, comme votre photo et vos empreintes digitales, recueillies dans le dossier que la police aura établi lorsque vous aurez fait faire votre carte d’identité.
Snowden souligne que notre mode de vie, consistant désormais à posséder un tas d’« amis » via Facebook, Twitter et autres gadgets à la noix, permet que nous soyons en relation – je ne suis pas vraiment concerné – avec n’importe qui à la surface de la Terre, via au maximum cinq degrés de séparation. Si cette notion vous est étrangère, je vous conseille de lire cet article, que j’avais rédigé en juin 2012, et qui déblaye un peu le terrain. À l’origine, le nombre maximal de degrés de séparation était en théorie de six, mais les thèses actuelles le feraient tomber à cinq, voire moins.
Au passage, j’ai vainement essayé de trouver si quelqu’un avait tenté de définir la notion de zéro degré de séparation, mais il semble que nul ne s’en soit soucié ! Je m’en tiens donc, faute de mieux, à ce que j’avais écrit : qu’entre moi et une personne que j’ai rencontrée personnellement, ou simplement croisée, il y a zéro degré de séparation, ce qui me semble logique, car on n’est pas « séparé » de quelqu’un qu’on connaît, au moins de visu, ou qu’on a approché physiquement dans tel ou tel lieu. Et je m’étais amusé à donner quelques exemples surprenants, à quoi j’ajoute qu’il n’y a aucun degré de séparation entre moi et Isabelle Adjani, ou entre moi et Depardieu, ou entre moi et Vincent Cassel, ou entre moi et Mitterrand ! On a le droit de rire...
(Je me demande si ça marche quand on a simplement parlé au téléphone avec une célébrité. À qui dois-je poser la question ?)