Les actrices DOIVENT être belles !
Jouer la comédie, que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la radio, c’est un métier, et cela implique une certaine responsabilité. Passons sur la radio, qui n’exige aucun physique (on parle couramment d’un « physique de radio », comme le faisait Claude Villers par autodérision), et rappelons que cette profession exige que vous soyez vus ; que, par conséquent, le jugement du public sera en grande partie fondé là-dessus.
Bien entendu, ledit public sera plus exigeant envers les actrices qu’envers les acteurs. C’est pourquoi une femme attrayante sera plus facilement acceptée. Et si elle ne l’est pas naturellement, elle devra se plier à des heures quotidiennes de maquillage afin de corriger la nature. On dit que Marilyn Monroe passait chaque jour trois heures à se faire une beauté ; et d’une autre, que les outrages du temps ne semblaient pas affecter, mais que cela lui prenait de plus en plus de temps !
Les très belles actrices du passé sont légion. Oublions Marlene Dietrich, qui n’avait rien de naturel (dans L’Ange bleu, elle n’avait encore rien de séduisant, et par la suite, tout dans son visage était fabriqué), et rappelons-nous plutôt Elisabeth Taylor, Yvonne de Carlo, Gina Lollobrigida, Martine Carol, Grace Kelly, Anne Baxter, Vivien Leigh ou Hedy Lamarr – laquelle, en outre, s’offrait le luxe d’être une scientifique. Font exception à ce tableau les actrices qui semblent vouées aux rôles d’arrière-plan : domestiques, concierges, mégères, etc. Elles s’y spécialisent, comme ont su le faire Pauline Carton ou Gabrielle Fontan, et je ne vois guère que Paulette Dubost qui ait tenu ce type de rôle tout en étant extrêmement jolie et en jouant avec les plus grands. Il ne faut pourtant pas croire que ces filles-là gagnaient mal leur vie : Pauline Carton, qui toute sa vie a joué les concierges et les femmes de ménage, vivait dans un hôtel à quatre étoiles, l’Hôtel St-James & Albany, où elle habitait toute l’année, dans le premier arrondissement de Paris, au 202 rue de Rivoli !