Jérôme Garcin, amnésique ou cynique ?
Marrant : dimanche dernier sur France Inter, Le masque et la plume, dans son édition littéraire, m’a valu la jubilation d’entendre son présentateur Jérôme Garcin se tirer une balle dans le pied. Soit par inconscience, soit par cynisme, soit par manque de mémoire.
Il était question, dans cette émission, du Journal posthume de Matthieu Galey (prière de ne pas confondre avec Mathieu Gallet, le PDG de Radio France, dont Daniel Morin se paie la tête en jurant que c’est « le président le plus beau du monde », sic). Galey, mort en 1986, était critique littéraire, il faisait aussi des adaptations théâtrales, dont celle d’Equus – je vous en ai parlé récemment –, et son journal flingue tous les prix littéraires, y compris le Prix Goncourt, qu’il dit honteusement truqués. Or Garcin approuve bruyamment, et commente avec ironie : « C’est vrai que les prix littéraires sont plus du tout sous influence ! ».
Et là, j’éclate de rire, car, comme je l’ai raconté ICI le 28 juin 2008, Garcin a lui-même bénéficié d’un prix littéraire, le Prix Duménil, d’un montant de soixante mille euros, qui lui a été décerné par ses copains de l’émission qu’il présente. Fallait être gonflé pour caser là une remarque aussi faux cul. Mais il compte sans doute qu’aucun auditeur ne connaît l’histoire. Bof, pas de chance pour cette fois.