Brancardiers et infirmiers

Publié le par Yves-André Samère

Le personnel des hôpitaux est très largement féminin. Le seul secteur uniquement masculinisé, à ce que j’ai vu, est celui des brancardiers, tous des types costauds adroits, prévenants et serviables, et qui ne cessent de déplacer des patients d’un service à un autre. Durant mon séjour, j’ai été déplacé ainsi trois ou quatre fois, dont une alors que j’étais encore anesthésié.

À part les brancardiers, on trouve quelques infirmiers, peu nombreux. J’en ai retenu deux, un sympathique, et... une ordure sans âme.

L’infirmier sympathique se prénommait Nicolas, et il était dans le service depuis treize ans, avec des connaissances étendues. Aimé de tout le monde, autant des patients que des infirmières, doté d’un solide sens de l’humour, il se dévouait tout au long de la journée – des journées de vingt-quatre heures –, et disposait d’un sens de l’humeur inoxydable. Nous plaisantions souvent, et je lui avais annoncé que Macron allait certainement le nommer ministre de la Santé. Même si cette tête de linotte d’Emmanuel s’est trompé dans ses nominations, moralement, je le maintiens dans ce poste !

L’ordure était un infirmier dont je n’ai pas retenu le nom, et qui avait autant de cœur que le père Thénardier. Comme, le matin même, on m’avait retiré la sonde urinaire qui me permettait, sans quitter mon lit, d’évacuer le trop-plein de ce que vous devinez, et que j’étais trop faible et trop maladroit pour utiliser le bassin prévu à cet effet, il avait eu l’idée de me poser un péniflex : une sorte de préservatif qui se branche là où vous devinez, et qui débouche sur une poche que l’on doit vider à intervalles réguliers. Mais ce bidule, mal adapté, se déconnectait sans arrêt, et je me retrouvais inondé. Agréable... Trois fois de suite dans la soirée, j’ai dû sonner pour qu’on vienne m’aider, et ledit infirmier, sans doute pas très intelligent, a imaginé que je le faisais exprès, par sadisme. Ben voyons. Je lui ai rétorqué qu’un jour, peut-être, il se retrouverait à ma place, et il a ricané : « Ah ça, je m’y attendais, le prétexte de la maladie ! ». Et, faute de mieux, il m’a... réinséré une sonde urinaire, qui résolvait le problème provisoirement (non, ce n’est pas si douloureux, je vous rassure).

Inutile de dire que si ce genre de type se faisait prendre par un médecin à tenir un propos pareil, il ne ferait pas carrière dans le métier.

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