Quelques curiosités du « Canard »
Riche festival de curiosités dans « Le Canard enchaîné » du 18 juillet, encore en vente. D’abord, un articulet en première page, qui faisait le point sur les affaires de Françoise Nyssen, future ex-ministre de la Culture (hier après-midi, je me trouvais en train de lire sous les fenêtres de son ministère, dans un jardin que j’aime bien, et il devait y avoir une fiesta bien arrosée, car j’entendais de nombreux applaudissements qui se déversaient depuis les fenêtres d’un des salons).
Page 2, un encadré sur les bisbilles entre Macron et la Fédération française de football, que j’avais déjà traitées. Il se confirme que tout ce qu’entreprend Macron ne vise qu’à sa communication, et notamment le fait que les footballeurs revenus de Russie ont pris du retard, parce que Sa Majesté désirait (et ses désirs sont des ordres) qu’ils soient à l’Élysée pour le journal télévisé de vingt heures. Nous sommes gouvernés, quoi !
Page 5, on tape sur la SNCF, à juste titre, car les portiques qu’elle a fait installer pour éviter l’affluence des voyageurs retardataires se referment deux minutes avant le départ du train. Belle sélection, bien dans l’esprit français. Mais pas nouvelle : il m’est arrivé, parce que j’étais arrivé cinq minutes avant le début d’une représentation au théâtre de l’Œuvre, de me voir interdire ma place au premier rang de l’orchestre, et d’être refoulé à un balcon incommode, « pour ne pas gêner » les acteurs... qui n’étaient pas encore là ! Mais l’auteur de cet article complète son propos en donnant une longue citation de Georges Bernanos, extraite de son essai La France contre les robots, écrit en 1947. Très pertinent, et je remarque que Bernanos anticipe sur une remarque que je m’échine à réitérer aussi souvent que nécessaire, car il multiplie les occurrences du mot technique et n’emploie jamais le mot technologie – preuve que LUI connaissait la langue française. Au fait, il a aussi écrit ceci : « Ceux qui m’ont déjà fait l’honneur de me lire savent que je n’ai pas l’habitude de désigner sous le nom d’imbéciles les ignorants ou les simples. Bien au contraire ». Je crois avoir écrit, je ne sais plus où, quelque chose dans le même esprit, en réaction contre un imbécile, justement, qui raillait Steevy Boulay parce qu’il ne connaissait pas Georges Clemenceau. J’ai connu des gens très honorables qui n’avaient aucune culture, mais n’étaient pas des sots, loin de là.