« Midi-Minuit », c’est du cinéma !
Ce matin, les radios montent en épingle, sous le titre « Midi-Minuit », ce débat à la noix qui s’est tenu hier à l’Hôtel de Ville de Paris. Immédiatement, un déclic s’est produit dans ma petite cervelle de moineau, et, comme je saute aisément du coq à l’âne, j’ai pensé à une salle de cinéma des Grands Boulevards, qui a disparu depuis des lustres.
Cette salle avait pris pour nom ses horaires d’ouverture, car elle ouvrait ses portes chaque jour à midi, et les fermait à minuit. Ses programmes ? Uniquement du cinéma populaire, avec une certaine prédilection pour les films érotiques non pornographiques, où les scènes de nu abondaient, sans que cette tendance soit exclusive. Ainsi, cette affiche, une parmi tant d’autres... Ce n’était pas la seule salle spécialisée de Paris, mais toutes ont sombré quand Giscard et son ministre de l’Intérieur, Michel Poniatowski, ont décidé de supprimer l’interdiction qui frappait le cinéma pornographique en instaurant pour la France la notion de cinéma X – mesure hypocrite qui a tué le genre en la renforçant par le biais d’une taxe à taux très élevé, qui a ruiné le métier (outre la vogue du magnétoscope, qui a eu pour conséquence que toutes les salles pornos ont disparu, sauf une, le Beverley, rue de la Ville Neuve, petite artère qui débouche en face du Théâtre du Gymnase, et où je ne suis jamais allé).
Beaucoup de salles populaires ont disparu, et cela a commencé avec la démolition du plus vaste cinéma de Paris, le Gaumont Palace, qui a laissé la place à un immeuble d’habitation. Restent le Brady, boulevard de Strasbourg, longtemps propriété de Jean-Pierre Mocky (il l’a revendu et a déménagé au Quartier Latin), et le Max-Linder, qui n’a changé en rien (une seule salle, avec le meilleur son de Paris), et où je me rends souvent – le dernier jour de passage de ses films, car alors je suis seul au dernier balcon.
Un site existe, qui recense toutes les salles de France qui ont survécu, péniblement ou pas du tout. C’est ICI.