Le « Boléro » de Ravel
Ce soir, à sept heures moins dix, Arte va diffuser une émission intitulée « Boléro », le refrain du monde, que j’ai visionnée ce matin, et le commentaire de mon cru que j’insère ici va me valoir deux ou trois ennemis, car je n’aime pas du tout le fameux Boléro, dû à Maurice Ravel, écrit en 1928 et en quatre mois, que malheureusement je trouve assez ridicule, surtout en tenant compte des éloges absurdes dont il a fait l’objet en presque un siècle. Je précise que je ne critique pas Ravel, dont j’aime beaucoup les deux concertos, auteur qui devait être assez lucide, puisque, de la dame âgée qui s’était écriée « Au fou ! » lors du premier concert à l’Opéra de Paris, il a dit qu’elle avait bien raison !
Voici quelques échantillons de ces éloges :
- « Il est le plus grand tube de la musique classique. En seize minutes, le Boléro prend les pleins pouvoirs. Personne n’en sort indemne » (commentaire anonyme du film, ressassant un cliché classique lui aussi)
- « Il est le cœur de chacun d’entre nous » (Claude Lelouch)
- « Le Boléro s’empare de vous » (les sœurs Labègue, pianistes)
- « Les notes de Ravel font partie des gammes du rock » (commentaire du film)
- « Tout à coup, le Boléro m’a frappé le derrière de la tête » (Rufus Wainwright)
- « Si Ravel était encore parmi nous, il ferait probablement de la musique techno » (Carl Craig)
- « Ce que je suis aujourd’hui, je le dois au Boléro » (Lalo Schifrin)
- « Ça irait même dans un film porno » Claude Lelouch)
- « Le Boléro ne peut s’arrêter, c’est dans son ADN » (commentaire du film)
C’est ainsi, quand on veut paraître intelligent, on devient bête.
(S’il vous plaît, ne me renvoyez pas le compliment)