Une belle leçon d’éloquence

Publié le par Yves-André Samère

Ils sont bien à plaindre, les passeurs de plats qui officient à la radio et à la télévision. Jamais tranquilles, quand ils tombent sur un redoutable casse-pieds, du genre Luchini qui monopolise le micro, et que la courtoisie les empêche d’intervenir. Que n’imitent-ils le président de l’Assemblée nationale, qui, lui, n’hésite pas à couper le micro quand un bavard se lance dans une tirade sans fin ? Élu du peuple ou pas, tu as droit à deux minutes, et, au-delà, c’est le silence imposé. Bravo !

Ce soir, sur France Unter, il y avait comme chaque jour un débat, sur je ne sais quoi, probablement sur le même thème que les jours précédents, et l’un des participants était une participante, qui tenait à caser l’intégralité du speech qu’elle avait évidemment appris par cœur, discours évidemment truffé de termes à la mode, comme le redoutable et stupide redoublement de tous les termes au masculin par leur équivalent du masculin : faut bien montrer à Macron qu’on sait causer comme lui, même s’il manque quelques mots en latin. C’est ainsi qu’on a pu entendre (et apprécier) les sempiternels celles-z-et-ceux et les célèbres travailleurs et travailleuses, mis à la mode par Jupiter. À une exception près toutefois, le mot employeur : cette dame, dont je n’ai pas eu la présence d’esprit de noter le nom, a toujours utilisé le mot employeur, cinq ou six fois, sans jamais utiliser son féminin employeuse ! Par délicatesse, bien entendu  !

Le meneur de jeu, et on souffrait pour lui, a dû interrompre la perruche, et la prier de faire des réponses « un tout petit peu plus courtes », ce que la donzelle a mal compris et appliqué avec réticence, les autres participants étant sans doute en train de lui donner des coups de pieds sous la table, faute d’être assez près pour l’étrangler sans autre forme de procès.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Dans mes souvenirs , c'est plutôt Arlette Laguiller qui , à chaque élection nous gratifiait de " Travailleurs , travailleuses !
Répondre
Y
C’était inoubliable, en effet.
D
Sadiquement, je me régale à voir souffrir l'animateur ou le journaliste dans ces cas-là.
Répondre
Y
Ils savent par avance que l’invité va en faire des tonnes, et monopoliser l’attention. Aucune fierté.