Coupe

Publié le par Yves-André Samère

Madame Royal prétendait nous gouverner. Or elle est incapable de gouverner son vocabulaire, ce qui serait pourtant plus facile. Ainsi, elle avait parlé, je ne sais plus à quelle date, des médias qui sont « sous la coupe réglée du pouvoir élyséen ». Ah la belle bourde que voilà, Ségolène est passée par là.

En fait, la dame a fait un amalgame fâcheux, avec deux expressions qu’elle a confondues : la coupe réglée et être sous la coupe de. La première vient du vocabulaire des bûcherons. Selon le dictionnaire Littré, « les coupes réglées sont les aménagements suivant lesquels on coupe chaque année une portion de bois déterminée », et ce dictionnaire cite Jean-Jacques Rousseau, qui, dans La nouvelle Héloïse (V, 2), écrit « On a des bois en coupe réglée autant qu’on en peut consommer ». Au figuré, c’est un « prélèvement qui se répète régulièrement ». La seconde vient du vocabulaire des joueurs, et le Littré nous confirme qu’« être sous la coupe de quelqu’un, [c’est] être le premier en carte, le premier après la coupe. Les joueurs ont souvent cette superstitieuse croyance qu’il y a des gens qui ont une coupe malheureuse, et ils ne veulent point être sous leur coupe ». Au figuré, ce qui nous intéresse ici, « être sous la coupe de quelqu’un, [c’est] être dans sa dépendance, être exposé à son ressentiment ».

On voit par là que, si madame Royal avait des ambitions présidentielles, il y a loin de la coupe aux lèvres !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Vous avez raison : le français de celui qui nous dirige est irréprochable.
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Y
<br /> Au pays des aveugles...<br /> <br /> <br />