Ach, l’amour !...
J’avais vu un film dont je n’ai jamais oublié la morale. Il avait été distribué en France sous le titre La comédienne, mais on l’a rebaptisé ensuite (ces choses-là arrivent parfois, je connais plusieurs exemples) pour lui rendre le titre de l’œuvre dont on l’avait tiré, une pièce de théâtre française de Marc-Gilbert Sauvageon, Adorable Julia. Il est sorti au Festival de Cannes en mai 1962, et son réalisateur était Alfred Weidenmann, un Allemand complètement inconnu chez nous, et qui a terminé sa carrière en tournant quelques épisodes de Derrick. La pièce d’origine avait été adaptée pour le cinéma par une bonne demi-douzaine d’auteurs, dont Pascal Jardin et W. Somerset Maugham, illustre écrivain britannique.
Cette histoire était jouée à l’écran par une belle actrice allemande, Lilli Palmer, ancienne interprète d’Hitchcock. Bien sûr, c’est l’histoire d’une comédienne célèbre, Julia Lambert, qui a un ex-mari, un amant et un fils de dix-neuf ans. Et tous ces gens ont des tas de problèmes de cœur. Comme c’est une brave fille, elle passe tout son temps à tenter d’arranger les affaires des uns et des autres, sans pouvoir penser à elle. À la fin de l’histoire, ayant tout réglé, vannée mais enfin tranquille, elle se rend seule dans un restaurant où elle a ses habitudes, se commande un bon dîner, et déclare au maître d’hôtel complice : « L’amour, Charles, c’est de la rigolade, à côté d’un bifteck-frites ! ».
On devrait toujours faire son profit des morales au cinéma.