Conseils pour devenir tueur en série
Aux États-Unis, plus des trois-quarts des meurtres se font par arme à feu. Mais pas chez les tueurs en série ! Eux tuent presque toujours par arme blanche, la hache ou le couteau. En ce sens, le dépeceur de Montréal, quoique citoyen d’un autre pays, ne déroge pas à la tradition, ce qui doit lui valoir nos compliments.
Les tueurs en série possèdent d’autres particularités. Ce sont rarement des débiles mentaux. Rarement aussi des excités. Les témoins interrogés a posteriori décrivent souvent le tueur en série comme « un garçon gentil, calme, qui ne créait jamais de problème ». Ah oui, parce que ce sont invariablement des garçons ! Il n’y a pas plus de tueuses en série que de championnes d’échecs ou de cuisinières titulaires d’une étoile au Michelin.
Généralement, ils sont aussi intelligents. Et persévérants, puisqu’on définit aujourd’hui les tueurs en série par leur intention de ne jamais s’arrêter. Autrement dit, ils s’arrêtent quand ils se font prendre ! Or ils se font TOUJOURS prendre, parfois volontairement, par exhibitionniste. La preuve : ils ne nient jamais leurs exploits, ne se repentent jamais, et font rarement appel de leur condamnation.
Et puis, ils ont souvent cette charmante manie de dépecer leurs victimes. L’un d’eux, dont je vous reparlerai peut-être un jour que je serai d’humeur folâtre, avait coupé la tête de sa mère et l’avait posée sur la cheminée. Preuve qu’il voulait la garder sous les yeux, donc il l’aimait beaucoup. Norman Bates (dans Psychose), lui, avait empaillé sa mère et la gardait dans la chambre qui était la sienne de son vivant.
(Ça n’a rien à voir, mais j’ai vu de mes propres yeux la tête de Mrs Bates – la vraie, qui a servi au film, pas une copie –, dans une exposition au Pompidolium des accessoires utilisés par Hitchcock. Un de mes plus charmants souvenirs)