Hadopi décriée par ceux qu’elle défend

Publié le par Yves-André Samère

Rions. En ce moment, la télé et le cinéma nous gavent de spots publicitaires en faveur de cette institution qui fait notre enchantement à tous, j’ai nommé l’Hadopi. En l’espèce, trois spots visant à imposer un label au nom parfaitement choisi et pas du tout connoté, PUR (pour Promotion des Usages Responsables, et ils se sont vraiment creusé la cervelle pour inventer une expression qui corresponde à cette idée de pureté).

Il faut dire que leur scénario et les affiches qui les accompagnent brillent par le génie inventif : on y montre des jeunots présentés comme de futurs génies de la chanson, du feuilleton télévisé ou du roman, posant près d’une affiche clamant que, sans l’Hadopi, leur talent, censé éclater en 2021, 2024 ou 2032, ne verrait jamais le jour. Et, en effet, si Welles, Beethoven, Hitchcock, Chopin, Sartre ou Kubrick avaient été piratés, jamais ils n’auraient connu la gloire.

Mais on sait que chez nous, la bonne volonté n’est en aucun cas récompensée. Si bien que tout le monde est tombé sur les dos des responsables de cette campagne de pub : non seulement les internautes comme vous et moi, mais aussi la Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia ! Elle n’a pas apprécié que le tournage de ces trois chefs-d’œuvre ait eu lieu, non en France, mais… en Slovénie !

Quelle mesquinerie ! Tout cela n’a coûté que trois millions d’euros, et cette somme, nous l’aurions volontiers donnée de notre poche si nous avions su à quoi cet argent servirait. Résultat, l’Hadopi est traînée dans la boue par les organismes mêmes qu’elle entendait défendre. L’ingratitude est partout…

Notez que le choix de la Slovénie aurait été imposé par le réalisateur choisi pour fabriquer les trois spots : un certain Olivier Van Hoofstadt, de nationalité belge, qui, a priori, n’a rien à faire de nos petites histoires de piratage. Il se trouve que je connais de réputation ce réalisateur, parce qu’il a réalisé en 2006 un abominable navet intitulé Dikkenek, d’une vulgarité qui fait paraître les sketches de Jean-Marie Bigard pour des sommets de distinction. Mais ce monsieur, qui tournait en Slovénie au moment où on l’a engagé, n’a pas voulu se farcir l’aller et retour juste pour ce tournage. À quoi tiennent les choses !

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