Impostures d’Enrico Macias
Quel affabulateur, ce Macias ! Il a resservi aujourd’hui sur France Inter ses fables habituelles (né à Constantine, devenu instituteur, etc.). Il existe même une biographie de lui, complètement bidon et fabriquée d’après ses déclarations, où l’on rapporte qu’il a obtenu son baccalauréat, et qu’il a postulé pour avoir une place de surveillant dans une école. D’abord, il n’y a jamais eu de « place de surveillant » dans les écoles en Algérie, les familles avaient de la chance s’il s’y trouvait un instituteur titulaire, car ils étaient très rares ! À la radio, il raconte même que l’Inspection académique de Constantine « est venue [le] chercher » [sic] pour lui proposer un poste d’instituteur, après lui avoir fait passer un stage à l’École Normale. Il est trop modeste, elle lui a envoyé un ambassadeur, qui l’a supplié, vous pensez bien.
Tout cela est faux. D’abord, mais c’est un détail mineur, il n’est pas né à Constantine, mais dans un village, Aïn Abid, à trente kilomètres au sud-est de Constantine, sur la route de Guelma. Son stage à l’École Normale n’a jamais existé, et je n’aurais pas beaucoup de mal à trouver des témoins qui pourraient le certifier. En fait, il a fait un court stage pratique de deux semaines à l’école Michelet de Constantine, mais n’a jamais fichu les pieds à l’École Normale, un endroit que je connais comme ma poche. Il se pointait à l’école Michelet avec sa guitare, et certains s’en souviennent. Enfin, jamais il n’a décroché son baccalauréat, et c’est la raison pour laquelle il n’a pas été instituteur, mais seulement instructeur : pour pallier le manque crucial de personnel enseignant en Algérie, le ministère de l’Éducation nationale, en 1956, avait créé ce corps – qui eut une durée de vie assez courte –, constitué de titulaires du Brevet d’Études du Premier Cycle (alias BEPC, aujourd’hui rebaptisé Brevet des Collèges), et qui ne permettait d’obtenir un poste que dans un village – jamais en ville !
Depuis cinquante ans, Macias ressort ce chapelet de mensonges (et même quelques autres, voir ICI), chaque fois qu’on lui tend un micro, et ceux qui sont au courant se tordent de rire...