Je ne hais pas les postfaces !

Publié le par Yves-André Samère

Hier, j’ai tourné en dérision les préfaces abusives. Celles qui sont trop longues, celles qui ne servent qu’à faire mousser l’éditeur ou le traducteur, celles qui ne nous apprennent rien.

Néanmoins, il y a quelques préfaces marrantes. Ainsi, Jean Cocteau écrivait énormément de préfaces. Il suffisait de lui en demander une, et il la rédigeait, toujours en passant la brosse à reluire. Il faudra un jour qu’on fasse un livre avec les seules préfaces de Cocteau, je me ferai un plaisir de le préfacer.

Et puis, parfois mais rarement, l’auteur de la préface dit beaucoup de mal de l’auteur du livre, et cela devient subitement intéressant. Ainsi, Montherlant avait un peu malmené Cervantes dans la préface de Don Quichotte. Il y écrivait que ce livre était trois fois trop long et finissait par devenir ennuyeux, et que la fin, dans laquelle le chevalier à la triste figure, sur son lit de mort, condamnait violemment les romans de chevalerie, était absurde. Montherlant n’avait pas tout à fait tort. Je ne sais quand je serai sur mon lit de mort (pas avant le siècle prochain, sans doute), mais, le moment venu, je ne perdrai sûrement pas mes derniers instants à dégoiser des horreurs sur Télé-Poubelle ou sur les films de Kéchiche et de Tarantino.

Cela dit, les postfaces, ce n’est pas mal. Elles viennent à la fin, quand on a déjà terminé le livre, sont généralement courtes, et informatives. J’en ai d’ailleurs écrit une, que j’ai placé en appendice de ma traduction pour The mousetrap, la pièce d’Agatha Christie... que son petit-fils, ce brave garçon qui s’est donné la peine de naître, a interdit de traduire. Effectivement, ma postface est courte !

Publié dans Livres, Curiosités, Mœurs, Culture

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