L’arche de Noé
Dans l’Ancien testament, livre de la Genèse, au chapitre 6, versets 13 à 16, on aborde l’épisode de l’arche de Noé, ainsi : « Alors Dieu dit à Noé : [...] “Fais-toi une arche de bois de gopher [...]. L’arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur. Tu feras à l’arche une fenêtre, que tu réduiras à une coudée en haut ; tu établiras une porte sur le côté de l’arche ; et tu construiras un étage inférieur, un second et un troisième”. »
La plupart des spécialistes évaluent la longueur de la coudée entre 44 et 50 centimètres. Si nous retenons la valeur la plus souvent mentionnée, 45 centimètres, l’arche a donc 135 mètres de longueur, 22,5 mètres de largeur et 13,5 mètres de hauteur, soit un volume extérieur maximal de 41 000 mètres cubes environ. Mais l’arche ne pouvant pas être un parallélépipède parfait, elle avait certainement un volume bien moindre (sinon, sa stabilité en tant qu’objet flottant aurait été bien compromise).
Reste à savoir comment on aurait pu y entasser TOUTES les espèces animales, à raison de sept couples d’« animaux purs » et un seul couple d’animaux « qui ne sont pas purs » par espèce (les auteurs de l’époque n’avaient aucune idée du nombre phénoménal d’espèces existant sur Terre). Pour ne rien dire du fait que rien n’a été prévu pour les nourrir, ce qui entraînerait forcément qu’en quarante jours, les carnivores dévoreraient tous les autres ! Il s’ensuit que l’histoire de l’arche de Noé est une pure fable. Reste à savoir quel est son sens...
Et puis, il y a l’épineux cas du serpent, celui qui avait tenté Ève : était-il pur ou impur ? Si Noé ne l’a pas embarqué avec les autres, le serpent a été éliminé de la Création, donc le mal a disparu. Difficile à croire. Et si Noé l’a laissé monter à bord de l’arche, pourquoi Dieu ne l’en a-t-il pas empêché ?
(Bien entendu, laissons de côté le petit problème moral consistant à ne garder, de l’Humanité entière, qu’une seule famille de huit membres, les deux parents, leurs trois fils et leurs belles-filles. Dieu avait ses têtes, sans doute, et il fallait bien fournir l’inspiration convenable au légat du pape, Arnaud Amaury, pour lui faire dire, lors du siège de Béziers en 1209 : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! »)