L’hôpital des nounours

Publié le par Yves-André Samère

Voilà une nouvelle que je n’aurais pas osé publier un 1er avril, vous auriez trouvé cela trop gros. Bref, vous n’allez pas le croire tellement c’est dans l’air du temps, c’est-à-dire idiot, mais il existe en médecine une spécialité de « nounoursologue » et, dans quelques facultés de médecine, un « hôpital des nounours », où l’on « soigne » effectivement les ours en peluche et autres compagnons pour enfants. Le grand jeu : consultations, vérification du carnet de vaccinations, radiographie, dossier du malade, chirurgie, délivrance de médicaments, et tout et tout. On ne délivre pas encore de diplôme en nounoursologie, mais patience, c’est si bête que ça va sûrement se faire. Récemment encore, on a traîné une classe entière d’enfants du cinquième arrondissement de Paris à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, le plus vaste hôpital de la ville, qui abrite la faculté de médecine de Paris-VI et qui héberge un de ces hôpitaux pour rire.

En réalité, ce fabuleux projet est né en Allemagne en 2000 : l’association nationale des étudiants en médecine, la BMVD, a eu cette idée mirobolante, et elle a créé illico le Teddy Bear Hospital, initiative qui a été imitée dans de nombreux pays, dont le nôtre, vous pensez bien ! Chez nous, donc, cela a démarré en 2004, six facultés de médecine ont demandé à participer cette année-là, et on a accueilli dans les nouveaux « hôpitaux » près de 1200 enfants et sans doute autant d’ours en peluche cette même année. Mais il y avait déjà trente-cinq facultés de médecine en 2008. Les carabins, ça aime rigoler !

À propos, je m’étonne de ne pas avoir vu Roselyne Bachelot visitant un de ces établissements, je trouve que cela lui conviendrait parfaitement : on l’imagine en visite, sans doute escortée de Carla pour faire bon poids et jouer les dames patronesses, qui est encore ce qu’elle fait de mieux.

Naturellement, on a déniché toutes sortes de justifications à cette ânerie, dont celle, bien-pensante, qui prétexte qu’on veut familiariser les enfants avec l’univers de l’hôpital. Et l’univers du cimetière, c’est pour bientôt ?

Si vous ne croyez pas à cette histoire, vous ne pourrez plus vérifier, car le site n’est plus mis à jour depuis... cinq ans, c’est dire si tout cela était sérieux et méritait d’être subventionné par l’État.

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