La cerise et la poule
Non, ce n’est pas une fable imitant La Fontaine. Dans une notule déposée hier à cet endroit, je disais que vous aviez le droit de tuer la poule du voisin si elle s’aventurait dans votre jardin, sans toutefois pouvoir la manger. Vous en avez conclu un peu vite, ô être terre-à-terre, que vous pouviez vous emparer des fruits poussant sur l’arbre de votre voisin, si cet arbre dépassait la clôture entre vos deux jardins et débordait sur votre domaine.
Eh bien, pas du tout. Si vous vous avisez de cueillir une seule cerise du cerisier envahissant de votre voisin, il est en droit de porter plainte pour vol !
Cette bizarrerie de la loi, au fond, n’en est pas une. Puisque vous pouvez TUER un être vivant sans être sanctionné, mais ne pouvez vous emparer d’un végétal, cela démontre tout simplement que la loi protège, non la vie, mais la propriété. C’est la seule raison qui m’a incité à écrire ces deux notes. Mais vous vous en doutiez, n’est-ce pas ?