Laurent, ou « Comment s’en débarrasser ? »
Il s’est offert un joli cadeau, Ouattara, président élu de Côte d’Ivoire. Certes, il est débarrassé de Laurent Gbagbo, son rival mauvais joueur, et il va pouvoir s’installer dans le fauteuil présidentiel dont il rêvait depuis 1990, date à laquelle son lointain prédécesseur à la présidence, Félix Houphouët-Boigny, et sous l’amicale pression de Mitterrand, avait dû créer le poste de Premier ministre et le lui offrir. Mais il avait dû démissionner deux jours après la mort (officielle) d’Houphouët, le 9 décembre 1993, car le successeur désigné, Henri Konan Bédié, ne voulait pas de lui, et il devint alors directeur général adjoint du FMI.
(Je parle de la mort officielle d’Houphouët, car celle-ci a été annoncée comme ayant eu lieu le jour de la Fête nationale, le 7 décembre. Or, là-bas, les morts ne sont pas enterrés à la va-vite comme dans les pays musulmans, on les conserve plutôt des mois entiers au frigo. Il est donc douteux que « le Vieux » soit réellement mort ce jour-là : son entourage a choisi la date du décès pour en faire un symbole)
Cette fois, Ouattara est président, et il va devoir imaginer le châtiment de l’usurpateur, ce qui ne sera pas simple. D’abord, parce qu’il trône désormais dans une ville, Abidjan, qui était largement acquise à Gbagbo, lui ayant plutôt ses partisans dans le nord du pays. Il risque donc de ne pas profiter beaucoup de sa popularité toute relative. En outre, que faire de Gbagbo ? Ionesco n’est plus là pour suggérer une solution ! La peine de mort est exclue, elle n’a jamais été appliquée dans le pays, si elle n’avait pas non plus été supprimée par la loi. Bref, il va falloir attendre que Gbagbo meure de sa belle mort !
Il est vrai que les accidents de santé ne sont pas rares en Afrique noire. Ce serait peut-être la solution...