« Le fanatisme de l’apocalypse »

Publié le par Yves-André Samère

Entendu aujourd’hui Pascal Bruckner, sur France Inter, qui commentait son dernier livre, Le fanatisme de l’apocalypse, un essai que je n’ai pas encore lu mais qui me semble pétri de bon sens, bien qu’il utilise le mot apocalypse dans un sens qu’il n’a pas. Il prend en particulier position contre ce qu’on appelle naïvement « les petits gestes pour sauver la planète », comme de fermer le robinet quand on se brosse les dents, au lieu de le laisser couler. Horrible crime qui fait hurler les écologistes, lesquels, il y a presque quarante ans, après la première crise pétrolière, conseillaient de placer une brique dans nos chasses d’eau pour y réduire le volume du précieux liquide évidemment voué au gaspillage.

Selon lui, et j’approuve ce point de vue, fermer les robinets pour ne pas gaspiller l’eau est justifiable d’un point de vue économique (on réduit sa facture d’eau), mais inopérant du point de vue écologique (on ne peut pas « gaspiller » l’eau, corps chimiquement très stable, qui ne peut être détruit, et qui se renouvelle constamment par un processus naturel archi-connu).

Tant pis si un pisse-froid sans excès d’humour, et qui ferait mieux d’aller lire autre chose que mes petits écrits, estime encore que je fais du narcissisme, mais il se trouve que j’ai déjà exposé cet argument ici, le 4 octobre dernier. Bruckner renforce ainsi ma conviction selon laquelle culpabiliser des gens qui n’ont aucun véritable pouvoir sur les choses, c’est une faute lourde.

Bruckner est haï un peu partout parce qu’il se sert davantage de sa cervelle que de sa sensiblerie – à supposer qu’il possède cette tare. Mais, comme l’a écrit Courteline dans le recueil La philosophie de Georges Courteline, que je ne suis pas certain de citer exactement car j’ai la flemme de rechercher ce livre dans ma bibliothèque, passer pour un imbécile aux yeux d’un crétin est un plaisir de gourmet.

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