Gaspiller l’eau ? Difficile !

Publié le par Yves-André Samère

« Faites un geste pour la planète ! Fermez vos robinets pour ne pas gaspiller l’eau ! ». Voilà ce qu’on entend sans arrêt, de la part des éternels donneurs de leçons qui sévissent dans les médias.

Or ces conseils culpabilisants sont absurdes, car, au sens strict, on ne peut pas gaspiller l’eau ! Et le « geste » préconisé par les cassandres aurait à peu près autant d’efficacité que le bras d’honneur inspiré par ces leçons d’écologie pour les nuls – geste auquel on pense souvent. Nous priverions-nous de boire et de nous laver que cela n’épargnerait pas la moindre molécule du précieux liquide. En effet, il est IM-PO-SSI-BLE de détruire ne serait-ce qu’une pinte d’eau sans passer par un processus coûteux (en électricité) et compliqué à installer chez soi : l’électrolyse. Cela consiste à faire passer un courant électrique dans un récipient contenant de l’eau, rendue conductrice par l’ajout d’une petite quantité d’un acide, même faiblement concentré. Les deux composants de l’eau, l’hydrogène et l’oxygène, sont alors séparés et se déposent sur les électrodes, où on peut les recueillir. Mais, les mélangerait-on avant d’enflammer le mélange obtenu, qu’on obtiendrait une combustion produisant… de l’eau !

Dans la nature, l’électrolyse ne se produit pas spontanément. Et donc, en vertu du principe que rien ne se perd et rien ne se crée, la quantité d’eau à la surface de la Terre est sensiblement la même depuis une éternité.

En fait, le véritable problème de l’eau, c’est sa répartition, très inégale à la surface de la planète, et qu’il est très difficile de modifier. Lorsqu’on découvre qu’un lac se vide, comme la mer d’Aral (qui n’est pas une mer, mais bien un lac), cela ne résulte pas du gaspillage domestique, mais de causes autrement plus complexes, par exemple le détournement des fleuves qui l’alimentent. L’eau de ces fleuves n’a pas été détruite, elle a été utilisée ailleurs. Et là, c’est politique : dans le cas de la mer d’Aral, il s’agissait d’irriguer des champs de coton. Des solutions ont été mises en œuvre, et actuellement, ce niveau remonte. Mais de cette amélioration, on ne nous dit rien, ce n’est pas assez sensationnel.

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