Les mœurs chez Loth
Loth (ou Lot) était le neveu d’Abraham, et il existe plusieurs passages très curieux qui le concernent, dans l’Ancien testament, livre de la Genèse. Pour aujourd’hui, je n’évoquerai que le premier, qu’on trouve au chapitre 19. Dès le verset 1, il est rappelé que deux anges avaient été envoyés par Dieu à Sodome, où Loth s’était installé avec sa famille (précédemment, Genèse 18.2, on mentionnait trois anges, mais peu importe, la Bible, c’est comme dans les séries télévisées : d’un épisode à l’autre, on n’a pas forcément le même scénariste, donc des incohérences se glissent dans les récits. Ce n’est pas pour rien que le recueil de références des feuilletons télévisés s’appelle « la bible » du feuilleton !).
Bref, ces deux anges arrivent à Sodome en inspection des mœurs de la ville, et Loth les invite à passer la nuit chez lui, mais ils refusent et disent qu’ils préfèrent passer la nuit dans la rue (chapitre 19, verset 2). Loth insiste, ils acceptent, dînent avec lui puis s’apprêtent à aller se coucher, quand, verset 4, les gens de Sodome « entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu’aux vieillards ; toute la population était accourue ». Pour quoi faire ? Pour demander à Loth de leur livrer les deux hommes (verset 5), « pour que nous les connaissions », disent-ils. On devine que cette connaissance ne peut être que biblique, mais tout de même, « les enfants » aussi !... Quand on vous dit que l’homosexualité est contagieuse !
Loth refuse, boucle la porte de la maison, et propose aux excités un marché fort honnête (verset 8) : « Voici, j’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes ».
Admirons le sens de l’hospitalité de ce père, prêt à sacrifier ses deux filles vierges pour épargner un petit ennui à deux anges qui, vu leur origine, auraient sans doute été de taille à se défendre eux-mêmes !
(Vu la suite, que je rapporterai un autre jour, les deux filles en question étaient certainement prêtes au sacrifice suprême. Mais, comme disait Kipling, ceci est une autre histoire)