Mentir... Pardon : « communiquer »

Publié le par Yves-André Samère

Depuis que Giscard, en 1974 et pour se faire élire à la Présidence, a introduit en France ce qu’on a eu l’amabilité d’appeler « la communication politique » – et que j’appelle, moi, « le mensonge institutionnel » –, les publicitaires se sont engouffrés dans la brèche et ont réussi à faire croire que leurs activités relevaient de l’art. D’où le succès de certaines manifestations comme la Nuit des Publivores (j’ai assisté à l’une d’elles, au Rex ; curieusement, de toute la bande de copains qui m’avaient accompagné, j’ai été le seul à ne pas m’endormir : autour de moi, ça roupillait dans tous les fauteuils, mais il faut reconnaître que ceux du Rex sont exceptionnellement confortables, on n’est pas à l’UGC ni au MK2 ! Fin de cette parenthèse inutile).

Cette dérive est telle qu’on fait avaler aux électeurs que c’est une qualité, pour un homme politique, de savoir distiller les petites phrases assassines, et de mentir à des millions de gogos, en direct au Journal de Vingt Heures. Souvenez-vous de MAM et de ses « explications » sur son équipée tunisienne, toutes fondées sur le mensonge par omission : la villa achetée par mes parents à un malfrat local ? Mais c’était leur villa, pas la mienne ! Ah oui, ils ont plus de quatre-vingt-dix ans et je suis leur seule héritière ? Mais qui me garantit qu’ils ne me survivront pas ?

Même procédé pour l’intervention de DSK sur Télé-Poubelle, avant-hier soir : comme il n’a rien dit, ce qu’on appelle RIEN, on a loué son talent d’acteur.

Et puis, il y a cette variante à l’art de ne rien dire : refuser de répondre. En novlangue, on dit que telle entreprise « ne communique pas » sur telle question épineuse, ou que tel homme politique « n’a pas souhaité répondre » à telle question qui le gênait.

Eh bien, moi, je « souhaiterais » vivement, et je ne dois pas être le seul, que ce genre de comportement, qui a tout de la dérobade enrobée de dialectique, soit réprimé par la loi. On te pince la main dans le pot de confiture, on t’interroge et tu « refuses de communiquer » ? Inculpation automatique pour entrave à l’action de la justice !

Mais rassurez-vous, innombrables canailles qui me lisez, ça ne passera jamais. Vous avez encore de beaux jours devant vous.

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