Mort de Vergès

Publié le par Yves-André Samère

Personne ne regrettera l’avocat Jacques Vergès, qui est mort hier à l’âge de 88 ans. Non seulement cet homme était un nuisible, mais, et personne ne l’a dit, c’était aussi un incapable. Faut-il rappeler qu’en général, il perdait ses procès, et qu’Omar Raddad, par exemple, ce jardinier marocain accusé à tort d’avoir assassiné sa patronne, s’est privé de ses services et a engagé un autre maître du barreau ?

Je suis le premier à reconnaître que tout accusé a droit à un défenseur. Et donc, même si cela relevait de la pure provocation (et quand je dis « pure »...), cela ne me dérange pas que Vergès ait pu dire qu’il aurait défendu Hitler. Mais cela n’implique pas du tout qu’un avocat doive prendre le parti de son client et publier son éloge. Or Vergès, dans un livre écrit en collaboration avec un journaliste figaresque, avait déclaré qu’il respectait et qu’il aimait beaucoup Klaus Barbie, le bourreau nazi ! Il l’appelait « don Klaus », en souvenir de l’époque où Barbie s’était réfugié en Amérique du Sud.

Vergès avait déshonoré sa profession, mais il n’a pas été le seul. Je me souviens de cette pénible exhibition, au Grand Journal de Canal Plus, quand lui et Roland Dumas étaient venus soutenir Laurent Gbagbo, le dictateur ivoirien, aujourd’hui renversé par Sarkozy. Les deux chers maîtres étaient visiblement gâteux, mais leur client, qui puisait librement dans les caisses de son pays comme ses prédécesseurs, payait bien, et c’est tout ce qui comptait.

(Pauvres Ivoiriens, ils n’ont jamais eu un seul président honorable, depuis plus d’un demi-siècle. En Afrique, seuls les Sénégalais et les Africains du Sud ont eu cette chance)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Omar a bien fait de lui faire une infidélité.
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D
Etant donné les qualités humaines de ses illustres clients, il valait mieux pour tout le monde, qu'il perde ses procès.
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