Néologismes inutiles
Nouvelle mode, ridicule, et dont je ne saurais dire à quel moment elle a commencé. Il s’agit de ces termes qu’on trouve de plus en plus souvent, notamment sur Internet. De préférence dans les blogs, généralement rédigés par des journalistes qui se disent professionnels mais n’en sont pas moins des analphabètes.
Il s’agit de mots comme quarantenaire ou soixantenaire, dans doute forgés à l’usage des gens qui ne connaissent pas les termes quadragénaire ou sexagénaire, et n’ont jamais entendu parler de l’origine latine ou grecque d’une bonne partie de notre vocabulaire (ou alors, comme probable, ils estiment que tout ça, « c’est vieux », ainsi que je l’ai entendu naguère dans un festival où j’avais cité Taxi driver, le seul bon film de Scorsese, qui date de 1976 – autant dire la préhistoire). Je n’ai pas vérifié dans le Robert, le dictionnaire des protozoaires, mais j’imagine que ces trouvailles linguistiques y sont déjà.
À ce propos, la mode de l’illettrisme a fini par gagner les sous-titres des grands films classiques. Pour le vérifier, allez donc lire la fin de cet article, histoire de rire un brin, ou d’être horrifié. Le film dont il est question va passer demain soir à la télévision, mais comme ce sera sur TCM, chaîne basée à Londres, on aura peut-être refait les sous-titres et corrigé les CENTAINES de fautes grossières qu’ils contiennent dans la version ressortie en salles il y a dix jours. Parler correctement le français, il n’y a que les étrangers pour en être capables.