Numéro 13
Récemment, dans je ne sais plus quelle rue, j’ai été abordé par une passante qui cherchait le numéro 13. Je lui ai rétorqué en rigolant qu’elle n’aurait pas ce problème si elle se trouvait aux États-Unis. Là-bas, les gens sont si bêtes que leur superstition les incite à supprimer le « 13 » un peu partout.
Ce n’est pas une blague : cette superstition (je parie que vous ignorez son nom, la « paraskevidékatriaphobie ») est telle que bien des bâtiments états-uniens n’ont pas de treizième étage ou que bien des hôtels n’ont ni chambre 13 ni table 13 dans leur restaurant.
Les Britanniques ne sont pas en reste : le site Zoopla rapporte qu’un appartement de moins de 300 000 euros, situé au numéro 13 d’une rue, se vendrait en moyenne 4000 livres (4593 euros) de moins qu’un autre, de même valeur, au 12 ou au 14. Le danger d’en trouver un est d’ailleurs assez faible, puisque 28 % des rues britanniques n’ont pas de numéro 13 : soit le numéro a été effacé au-dessus de la porte, soit on l’a rebaptisé « 11 bis » !
Notez qu’en France, pas de quoi pavoiser non plus, puisque, dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré où se trouve l’Élysée, on a aussi sauté le numéro 13, sur ordre de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III… Mais c’est semble-t-il le seul exemple. La crise du logement pousse à se montrer conciliant avec les dieux.