Plus de pellicule, ouf !

Publié le par Yves-André Samère

Dans un article qui parlait des changements de métier, j’avais écrit que « bientôt, fabriquer de la pellicule pour la photo ou le cinéma sera[it] un autre métier à ranger au magasin des techniques abandonnées ».

Bien vu : on ne fabrique plus de pellicule pour le cinéma ! Et, en réalité, ce n’est pas un mal, en dépit des gémissements de quelques passéistes qui s’obstinent à vanter « l’image argentique » prétendue plus belle (j’en ai encore entendu un tout récemment à la radio). Ceux-là doivent posséder un œil de lynx, puisque l’image numérique permet d’obtenir 16 777 216 couleurs différentes (256 au cube), quand la rétine humaine est bien incapable de distinguer deux couleurs voisines. Or la pellicule présente les inconvénients suivants :

- elle s’use et se raye, ce qui rend les films assez vite irregardables ;

- elle se casse, ce qui oblige le projectionniste à une longue réparation interrompant la séance ;

- la chaleur peut y mettre le feu, ou au moins trouer la pellicule, ce qui interrompt aussi la séance ;

- sous l’action de la chaleur toujours, la pellicule se gondole, et donc, puisque sa distance avec l’objectif change, l’image n’est plus au point, or, connaissant la conscience professionnelle des projectionnistes, il peut s’écouler de longues minutes avant que la mise au point soit corrigée... si un spectateur va se plaindre à la caisse que l’image est floue, ce qui est rarissime ;

- enfin, l’image n’en est pas meilleure pour autant, pas plus que le disque vinyle n’est meilleur que le CD. C’est un fantasme – répandu, mais un fantasme.

Outre ces menus inconvénients qui n’affectent QUE ces cochons de payants que sont les spectateurs des salles de cinéma, il y a cette autre considération plus écologique : le développement du négatif et le tirage des copies positives sont lourdement polluants, puisque tout est chimique d’un bout à l’autre du traitement.

Que certains photographes comme Raymond Depardon préfèrent encore prendre leurs photos sur pellicule, c’est une chose (quoique Depardon avoue se servir parfois d’un smartphone !), mais tout le monde est gagnant avec le numérique. Pour ma part, j’en avais un peu marre d’aller râler auprès des contrôleurs chaque fois que l’image était floue ; et, du coup, désormais, je leur fiche la paix. Tout le monde est content.

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