Pourquoi ce type d’élection ?
Ce matin sur France Inter, le chroniqueur politique Thomas Legrand s’attaque au système de l’élection présidentielle tel que nous l’avons adopté chez nous : un président élu au suffrage universel. Comme cela tombe bien ! Il y a six jours, j’ai rédigé ICI un article qui allait dans ce sens...
En gros, les tares de ce système sont la conséquence d’un principe qui n’a plus rien de républicain : nous ne votons pas pour une politique annoncée par un candidat, nous faisons au contraire confiance aux qualités présumées et aux promesses d’un homme supposé providentiel (qui n’a aucune intention ni aucune capacité de les tenir, on le vérifie chaque jour). Pas étonnant, l’instigateur de cette réforme se prenait lui-même pour la France. On voit ce que cela donne...
Sous la Quatrième République, il n’y avait pas d’homme providentiel. Quelques hommes remarquables, tout au plus, et qui n’ont jamais accédé à la présidence : Pierre Mendès France, qui n’a été président du Conseil (l’équivalent du Premier ministre) que durant sept mois, et Antoine Pinay, qui ne fut jamais QUE ministre des Finances, y compris sous De Gaulle – pour son dernier poste, puisque, ayant commis la faute de lèse-majesté de laisser entendre qu’il se présenterait à la présidentielle de 1965, De Gaulle se débarrassa de lui en ressortant un vieux et crapoteux dossier, car Pinay s’était fait surprendre par la police dans une auberge en compagnie d’une fille de dix-sept ans. Eh oui, le cher De Gaulle, le plus grand Français de l’Histoire selon les naïfs mal renseignés, ne répugnait pas à utiliser le chantage pour abattre ses concurrents.
Cette élection du président de la République au suffrage universel nous a valu les pires chefs d’État qui se pouvaient imaginer, et cela commença avec celui qui a inventé la com’ politique, Giscard. Nous n’en sommes pas sortis.