Se vanter d’une exécution ?

Publié le par Yves-André Samère

L’exécution de Ben Laden pose une question juridique assez curieuse.

En effet, un État ne peut tuer quelqu’un que s’il admet légalement la peine de mort (et si la cible a été condamnée par un tribunal), ou s’il a déclaré la guerre à un autre État. Ben Laden n’entrait dans aucun de ces cas : aucun tribunal ne l’a condamné, et les États-Unis, n’ayant aucun État en face d’eux et dont Ben Laden aurait été le chef, ne pouvaient déclarer la guerre à personne.

Certes, l’État au bras vengeur peut toujours envoyer ses services secrets pour éliminer discrètement un adversaire dangereux, c’est même très courant ; mais son représentant n’a pas coutume de s’en vanter publiquement ! Hitler lui-même, à ma connaissance, ne s’est jamais glorifié officiellement des atrocités qu’il a ordonnées.

En justifiant l’exécution de Ben Laden – et en décorant les soldats qui y ont procédé –, en se réjouissant de la mort du chef terroriste, et en prétendant que Justice avait été faite, Obama commet un acte tout à fait inédit : montrer le spectacle unique d’un Prix Nobel de la Paix se vantant d’un assassinat qu’il a ordonné !

(Je prie les éventuels imbéciles qui par extraordinaire me liraient de ne pas comprendre de travers : ce qui précède n’est nullement une défense de Ben Laden. Dès ma première phrase, j’ai bien écrit qu’il s’agissait d’une question juridique)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
<br /> Eh oui, être recherché, même si l’ONU est d’accord, ça ne signifie pas qu’on puisse être abattu sommairement. Je maintiens que ces choses-là doivent être confiées aux services secrets, et qu’en<br /> aucun cas on ne doit s’en vanter publiquement.<br /> <br /> Résultat : maintenant, Obama a les pires ennuis avec la famille et avec les musulmans. Pour un as de la communication, ça la fiche mal.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Entièrement d'accord. On passe sur la personnalité de Ben Laden pour ne voir que l'aspect juridique.<br /> Juste une chose : il était recherché par les instances internationales. Donc l'ONU a dû mettre son grain de sel. Simplement, il aurait fallu le prendre vivant. L'argument selon lequel il aurait<br /> demandé à un de ses séides de le tuer s'il était menacé d'une arrestation, là, est à examiner. Info ou intox de la part du gouvernement Obama ?<br /> <br /> <br />
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