« Sherlock », vu par Marie Colmant

Publié le par Yves-André Samère

Dans la regrettable émission de cette pauvre Isabelle Giordano, Les affranchis (de quoi ? Pas affranchis de l’obséquiosité envers la direction ni envers le CSA, en tout cas), Marie Colmant est chargée de jouer l’intellectuelle qui sait tout sur tout. Moi je veux bien, si on a de quoi, mais elle a tort de vouloir, en supplément, être drôle.

Aujourd’hui, elle conseille de regarder ce soir sur France 4 un épisode de la série britannique Sherlock, dont elle dit grand bien. Et sur ce point, je suis d’accord, Sherlock est un chef d’œuvre, un modèle d’adaptation réussie de la littérature du dix-neuvième siècle à l’époque moderne. Généralement, je n’aime pas ces transpositions, mais c’est une question de talent, or les Britanniques en ont à revendre et ratent rarement leurs films et leurs séries télévisées, qui dominent actuellement la télévision mondiale, comme Downton Abbey en a donné la preuve l’année dernière (je suis en train de visionner leur dernière série sur la télé des années soixante, The hour, et c’est très bien). Donc, dans cette série Sherlock, Holmes et Watson sont jeunes, très actifs, et emploient tous les moyens de communication actuels, blogs, téléphones mobiles, etc. Rien n’est forcé, et l’esprit des romans et nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle est conservé. Quant à la réalisation et aux acteurs, il va sans dire qu’ils sont excellents.

Or Marie Colmant, qui veut faire de l’esprit à bon marché, affirme que le Sherlock de la série est gay, et qu’il suffit à un garçon d’apparaître « en T-shirt moulant » pour détourner son attention. Je ne sais où elle a pris cela, mais je connais la série mieux qu’elle, puisqu’elle n’a vu que les quatre épisodes diffusés en France, et probablement doublés en français, alors que je les ai tous vus (à raison de trois épisodes par an et de deux saisons complètes à ce jour, il y en a donc six, et la suite est en cours de préparation ; la saison 1 est sortie en DVD et Bluray, la saison 2 sort en avril). Or non seulement Holmes n’est pas gay, puisqu’il tombe amoureux d’une espionne nommée Irene Adler dans le quatrième épisode, mais il repousse les avances que lui fait Moriarty, justement déguisé en gay, dans l’épisode 3, et témoigne le plus grand dédain pour les homosexuels lors de cette tentative destinée à l’égarer dans son enquête.

Il s’ensuit par conséquent que Marie Colmant ne sait pas de quoi elle parle. Mais ce n’est pas la première fois que je la prends en flagrant délit. Venir donner au public, avec l’aplomb du spécialiste, des informations fausses, j’appelle cela de l’imposture.

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