Tête enflée
Si je me suis promis à moi-même (et c’est le genre de promesse que je tiens le plus facilement) de ne pas écrire ici de critiques de films, je peux tout de même dire quelques mots gentils sur ces êtres bizarres, à la tête étrangement enflée, que sont les acteurs. Et je me suis demandé pourquoi, l’autre soir, au Grand Journal de Canal Plus, on avait invité Jacques Weber afin de connaître son opinion sur Hollande et son émission sur Télé-Poubelle. Weber, que je sache, joue la comédie, plutôt bien, mais ce n’est pas un spécialiste de la politique, et il est d’autant moins impartial qu’il est notoirement socialiste et ami de ce pauvre Hollande. Pourquoi a-t-il accepté cette invitation saugrenue ? Solution page 39.
Ce comportement, avoir la tête enflée, se manifeste à peu près partout. Ainsi, cette petite histoire vraie. En 2009, j’étais allé à la première séance d’un film qui passait à l’UGC des Halles. Or l’actrice Hafsia Herzi, qui jouait dans ce film, arrivée en retard, s’était assise deux rangs devant moi. Puis, lorsque son personnage a disparu du récit... elle a quitté la salle ! Le reste, qui se passait sans elle, ne l’intéressait visiblement pas.
Ces acteurs, tous pareils, ils ne s’intéressent qu’à eux-mêmes, et notamment dans les génériques de fin des films que font ces gens – et je vous en reparlerai bientôt, de ces génériques. Ainsi, hier soir, j’ai regardé à la télévision Die hard 4, avec Bruce Willis. Le film, assez amusant, était du style castagne vachement vraisemblable, où, lorsque deux types se battent dans un appartement, on s’y balance au moins trois mille deux cent soixante-dix-sept balles de pistolet, où l’on démolit la totalité du mobilier, y compris dans la cuisine et la salle de bains, vitres et miroirs inclus, et où il n’est pas rare que l’un des deux belligérants tombe par la fenêtre depuis le dix-huitième étage et se relève sans une égratignure. Passons. Mais le plus beau était dans le générique de fin. On pouvait y lire, entre autres indications du plus haut intérêt, les mentions « Untel, chauffeur de Mr Willis » et « Tartempion, cuisinier de Mr Willis ».
Naïf, je pensais que les génériques de fin étaient censés nommer ceux qui ont participé à l’élaboration du film, bien que, autrefois, ces génériques se bornaient à mentionner, sur une ou deux pages, les noms des seuls acteurs. Mais non, à présent, vous connaissez même le cuisinier de la vedette. Sans cela, le film n’aurait pas le même goût, non ?
Cela m’a rappelé un téléfilm, passé naguère sur France 2, Le lion, adapté du roman de Joseph Kessel, lequel racontait les aventures africaines d’une petite jeune fille qui devenait amie avec un lion. La vedette en était Alain Deux-Lions... pardon, Alain Delon, ainsi que sa fille Anouchka. Or le générique de fin mentionnait « Machinchose, chauffeur de Mademoiselle Anouchka Delon ».
La fille avait alors douze ans !
(Il est vrai que naître des œuvres de Monsieur Delon, mazette, ce n’est pas de la petite bière)