UMP ou pas, vous paierez !
Saviez-vous, mauvais Français qui restez indifférents au sort de l’UMP – donc n’avez pas cotisé au grand Sarkothon –, que vous allez payer quand même ? Et sans qu’on vous l’ait dit ?
Rappelons que ce parti, ayant dépassé le plafond autorisé pour les dépenses de la campagne présidentielle, ne sera pas remboursé par l’État, et en sera de sa poche pour 11 millions d’euros. On a beaucoup dit que Sarkozy lui-même, qui a cotisé rétrospectivement pour 7500 euros, n’avait pas le droit de dépasser cette limite que la loi impose aux dons versés aux partis politiques, mais c’est un mensonge : en sa qualité de bénéficiaire de la campagne électorale, il pouvait parfaitement casser sa tirelire, et bien au-delà ; sans limite, en réalité. Mais lui savait très bien qu’il n’aurait pas à le faire, puisque : 1. des millions de gogos verseraient leur obole pour ses beaux yeux, et que 2. les contribuables, sarkozystes ou pas, le feraient à sa place, par le biais de la réduction d’impôts.
En effet, tout don entraîne une réduction (annuelle) d’impôts sur le revenu. Le don ne doit pas dépasser le cinquième de votre revenu imposable ni le maximum de 15 000 euros par foyer. Si ces deux conditions sont remplies, le fisc retranchera de votre imposition les deux tiers de ce que vous aurez donné. Supposez que vous donniez à l’UMP 3000 euros (soyons fous !), il diminuera donc votre imposition de 2000 euros, et ces 2000 euros manquants au Trésor public seront réglés par l’ensemble des contribuables, sarkozystes ou pas, donateurs ou pas.
De sorte que, si ce parti parvient à glaner auprès de ses généreux partisans les 11 millions qui lui manquent – des dons que, pas si bêtes, ils ne manqueront pas de déclarer –, la facture que l’ensemble des contribuables devra régler atteindra les 7,26 millions, et en toute discrétion.
Pas mal trouvé, hein ? Derrière cette combine, on sent l’inventivité d’un avocat d’affaires.