Vedettes mal élevées
Je crois l’avoir mentionné quelque part, jamais je ne regarde à la télévision les cérémonies où tout le monde se déteste mais où l’on fait semblant de s’adorer. Vous avez compris que je parle de celle des Césars, vendredi soir au Châtelet.
Donc, je n’ai pas visionné cette chose, mais quelques échos m’en sont tout de même parvenus via la vox populi, et je ne peux m’empêcher d’écrire que j’estime du dernier grossier ces acteurs étrangers qu’on invite pour enjoliver la chose, et qui ne prennent seulement pas la mince peine de baragouiner un ou deux mots de français quand on leur remet leur trophée.
Donc, vendredi, c’était Scarlett Johansson, qu’on avait invitée pour fêter l’ensemble de son œuvre (ne riez pas, elle n’aura trente ans que le 22 novembre prochain. Hitchcock, lui, avait dû attendre la fin de sa vie pour être honoré). La blonde enfant a donc ramassé sa statuette, et n’a pas dit en français le moindre mot de remerciement. Or, le comble, c’est qu’elle habite Paris, sur la rive gauche, et vit avec un Français. Il faut croire que son quotient intellectuel ne lui permet pas d’apprendre à dire merci dans la langue de ces cochons de frenchies. Ou que, tout simplement, elle est mal élevée.
Cela n’a pas toujours été le cas, dans le monde du cinéma. D’abord, TOUS les acteurs et metteurs en scène italiens parlaient le français, la plupart ont travaillé en France au cinéma et au théâtre (Vittorio Gassman a joué dans une pièce à Paris, avec son jeune fils Alessandro, dont, il est vrai, la mère était française), et s’exprimaient parfaitement dans notre langue. Aux États-Unis, nombreux sont les acteurs et metteurs en scène qui savent ou savaient le français : Robert Stack, Yul Brynner, Jodie Foster, Oliver Stone, Woody Allen, John Malkovich (il a mis en scène trois pièces à Paris, en français), Orson Welles (il a joué au Théâtre Édouard VII), Dirk Bogarde, Anthony Perkins (il a vécu à Montmartre et a enregistré une chanson de Guy Béart), David Niven, Peter Ustinov (il a joué à Paris sa pièce Photo finish), Emma Thompson, Kristin Scott Thomas, etc. De même en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, en Suède (Ingrid Bergman a joué à Paris Thé et sympathie). Seule nuance : la plupart de ces vedettes appartenaient à une époque révolue, ou presque.