L’Académie française n’enjolive pas

Publié le par Yves-André Samère

Le 11 février, j’avais raillé cette habitude d’enjoliver les phrases en y ajoutant des scories aussi lourdes qu’inutiles, et je révélais aux foules éblouies que j’avais interrogé sur le sujet l’Académie française.

Rappelons aux crétins des médias qu’il n’y a pas lieu de se moquer de l’Académie, par exemple en disant que ces quarante « ont de l’esprit comme quatre ». En outre, son travail n’est pas de fliquer les gens qui parlent mal par pure ignorance, elle n’a aucun pouvoir, n’édicte aucune règle, elle se contente de mettre à jour son dictionnaire et de rappeler le bon usage de la langue – laquelle, après tout, est ce que nous avons de mieux dans ce pays et nous vaut une littérature inégalée dans le monde. Et mentionnons au passage que la récente et très ridicule polémique sur les prétendues « réformes » de l’orthographe ne vient que d’une resucée d’une information datant de... 1990 ! Cette année-là, les académiciens ont publié une série de préconisations tout à fait raisonnables, que d’ailleurs j’applique presque toutes (je résiste sur l’accent circonflexe, comme Bernard Pivot), et dont on trouve facilement le texte sur Internet. Par conséquent, beaucoup de bruit pour rien, comme dirait mon camarade Shakespeare.

Donc, j’avais écrit à l’Académie, afin de savoir si l’expression demander à ce que, souvent entendue dans les journaux de France Inter, ne serait pas un peu lourdingue. Et l’Académie m’a répondu quatre jours plus tard, le 15 février, en ces termes : « On lit dans L’Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain de Dupré : “Sans être incorrecte, la construction demander à ce que [...] doit être évitée”. Nous partageons ce point de vue ».

Ainsi, la question est tranchée.

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