Zimmermann libéré sous caution
J’avais à peine écrit et mis en ligne ma notule sur la justice aux États-Unis, qu’on annonçait la libération sous caution du meurtrier de Trayvon Martin. Police et justice avaient mis un bon mois avant de le mettre en taule. Normal, ce pauvre George Zimmermann, armé, s’était senti en danger face à ce jeune Noir de 17 ans, désarmé, certes, mais qui avait mis sa capuche vu qu’il pleuvait – perspective terrifiante.
C’est intéressant, cette histoire de caution. Si vous êtes accusé de quelque chose, vous passez devant un juge, qui décide alors si on vous garde en cabane sans aucune possiblité de sortie, ou si on vous libère dans l’attente de votre procès, mais alors on vous frappe provisoirement au portefeuille.
Les bonnes âmes, qui ne réfléchissent jamais, hurlent que c’est là une justice à deux vitesses, et que cela donne aux riches un droit que les pauvres n’ont pas. Les méchants argüent que cette mesure est destinée à dissuader le prévenu de prendre la poudre d’escampette en passant la frontière de l’État qui le poursuit – ce qui explique que les sommes versées à titre de caution sont toujours énormes. Ainsi, Zimmermann a dû déposer cent cinquante mille dollars au greffe du palais de justice. Le crime est hors de prix. Pour faire le lien avec mon texte d’hier, je précise qu’il a refusé de plaider coupable, et que, par conséquent, son procès aura lieu et son cas soumis à un jury.
Reste donc à son avocat cette possibilité, mais inversée, qui a beaucoup servi dans le procès d’O.J. Simpson : récuser tous les jurés noirs. Vous pariez ?