« Boire en terrasse », nouvel héroïsme
Chers Français, chers Parisiens surtout, vous êtes ridicules. Lorsque la France était occupée, il vous arrivait de trouver les nazis « corrects », et vos gouvernants, de Pétain à ses ministres, devançaient les moindres désirs de l’occupant : Pétain avait promulgué les lois antijuives avant qu’on lui réclame quoi que ce soit, vérifiez les dates, et ce futur grand ami et protégé de Mitterrand, à savoir René Bousquet, après la rafle du Vel’ d’Hiv’, avait demandé aux nazis s’il fallait aussi leur livrer les enfants au-dessous de seize ans, ce qui avait bien embarrassé les Allemands qui ne les avaient pas ramassés (Hitler, consulté sur ce point, fit attendre sa réponse quatre semaines !). Résultat : plus de quatre mille enfants expédiés à Auschwitz, dont pas un n’est revenu. Comme dit plus tard Mitterrand, qui lui évita la condamnation en justice, « Bousquet avait rendu des services ». Authentique.
Malgré cela, il se trouvait des résistants pour faire sauter des trains et des ponts, et, à Paris même, le militant communiste Pierre Georges, âgé de vingt-deux ans et encore surnommé Frédo – le futur colonel Fabien – se fit un nom en exécutant un officier nazi dans le métro, en représailles de l’exécution de deux de ses camarades. Il n’a d’ailleurs pas été pris, et s’est fait sauter bêtement, comme un vulgaire djihadiste, trois ans plus tard, en manipulant une mine.
Aujourd’hui, changement de langage, vous ne dites plus que les terroristes sont corrects – en fait, ils sont pires que les nazis, lesquels ne filmaient pas égorgements et décapitations afin de servir leur propagande –, mais vos actes de résistance consistent à dire qu’il faut allumer des bougies sur la Place de la République et surtout « boire des verres en terrasse », expression que j’entends douze fois par jour. C’est la nouvelle façon de terroriser les terroristes, pour paraphraser feu Pasqua. Ils doivent bien rigoler, les terroristes.
Minable.
(Je vous invite à ne pas faire de raccourci. Je n’ai pas écrit que les nazis étaient corrects, mais que beaucoup, à l’époque, les jugeaient tels. Et même davantage, chez certaines femmes)