Et Jésus, dans tout ça ?

« Et Jésus, dans tout ça ? », me soufflerait Jacques Chancel s’il n’engraissait pas les pissenlits par la racine. En effet, on semble, en France, avoir fait une croix sur Jésus – si j’ose cette blague d’un goût excellent. C’est qu’on n’en parle plus guère, à croire que l’ex-pape Benoît XVI a bien fait de reconnaître que le fils de Dieu n’avait pas pu naître dans la nuit du 24 au 25 décembre, date que d’ailleurs les chrétiens orthodoxes ne reconnaissent pas, puisqu’ils commémorent ce faux évènement en janvier.

On ne parle donc presque plus de Jésus à Noël, on préfère laisser de côté cet emmerdeur pour parler plutôt de foie gras, de bûche, d’huîtres, de champagne, des cadeaux qu’on n’a pas encore achetés mais dépêchez-vous (leit-motiv permanent des radio-télés aujourd’hui), et, bien entendu... de Père Noël. Preuve que les Français savent ce qui est important.

Autre progrès que j’ai noté ce mois-ci : pas une fois je n’ai entendu la rengaine de Tino Rossi qu’on nous inflige depuis au moins trois siècles. Cette année, même Mireille Mathieu a eu la bonne idée de la boucler. Ou alors, c’est que tu es devenu sourd et on se demande comment, insinuent mes bons amis.

Ah, j’allais oublier le grave problème de qui va prendre le volant quand tout le monde sera fin saoul. Il est convenu une fois pour toutes qu’on ne va rester chez soi pour s’enivrer, qu’on va donc sortir pour fêter ça (« en terrasse » ?), et qu’il est moralement impossible de ne pas se trouver dans un état intéressant avant la fin des agapes.

Bien, je vous laisse à vos envies de vomir qui ne vont pas manquer le rendez-vous. Mais gardez-en un peu pour la Saint-Sylvestre.

(Pauvre Sylvestre. Je me demande ce qu’il penserait, de voir son nom associé à ces orgies)