« La bataille du siècle »
Hier soir, un hommage indirect à Laurel et Hardy a été rendu sur France 2 par l’émission de Patrick Sébastien Le grand burlesque. Pourquoi Laurel et Hardy alors que leurs noms jamais n’ont été prononcés ? Parce que les deux grands comiques, en 1927, avaient fait réaliser par Clyde Bruckman un film, The battle of the century (en français, La bataille du siècle), qui n’avait rien de militaire, puisqu’il s’agissait alors d’une gigantesque bagarre à coups de tartes à la crème ! Certes, le genre existait avant, mais la particularité de ce film tenait dans le nombre de tartes fabriquées pour que les personnages se les expédient à la figure : trois mille !
À l’origine, ce court métrage burlesque, sorti aux États-Unis le 31 décembre 1927, durait dix-neuf minutes. Puis le film a été perdu, car, à cette époque, on ne considérait pas le cinéma comme un art pérenne, mais comme un objet de consommation, et on n’archivait pas les films. Puis on a retrouvé une partie des bobines égarées, et on l’a fait reconstituer comme on a pu – en dépit de la faiblesse du scénario –, par Lobster Films, avec l’aide du Museum of Modern Art de New York, de la Library of Congress, et de Blackhawk films, ramenant sa durée à un peu moins d’onze minutes. Dans cette version rescapée, il est sorti au San Francisco Silent Film Festival le 4 juin 2016. Vous y remarquerez la musique, qui n’est pas d’origine, accompagnant le match de boxe, le célèbre ragtime The entertainer, composé en 1902 par Scott Joplin, morceau qui a aussi servi pour un autre film très connu, The sting (en français, L’arnaque). Vous pouvez cesser la vision au temps 10:40, le reste n’est que redites. Les scènes perdues ont été remplacées par des images fixes et par des cartons résumant ce qui manque.
Et Patrick Sébastien, dans tout ça ? Il a conclu son émission, qui durait un peu plus de deux heures, par une bataille de tartes à la crème, le public, dûment appovisionné en munitions, devant bombarder les intervenant, dont Michel Boujenah, Sébatien Chabal et l’illustre cuisinier Guy Savoy. La bataille commence au temps 1:59:50.