« Les fantômes de la rue Papillon »
Aujourd’hui, je suis allé au Théâtre La Bruyère, où se joue depuis le mercredi 4 une pièce de Dominique Coubes, avec le chanteur-comédien Michel Jonasz, Les fantômes de la rue Papillon, et ce jeune acteur débutant, Eddy Moniot, dont j’ai déjà parlé, et qui sera un grand comédien. Et sans doute un excellent auteur, car il a du style et l’a prouvé.
La pièce, qui se joue sans entracte, présente deux hommes, un Juif mort en 1942 et un jeune Arabe très contemporain, abattu par un policier lors d’un contrôle d’identité qui a mal tourné. Le principe est que les victimes se retrouvent à l’état de fantômes, qui hantent à jamais le lieu où elles ont perdu la vie ; lieu dont il est, au départ, impossible de sortir, mais les deux acolytes vont trouver le moyen de faire un tour dehors, je ne vous dis pas comment. La pièce est à la fois émouvante et drôle, et plaide pour un humanisme qui a tendance à reculer chez nous, intolérance aidant. Si elle passe prochainement à la télévision comme elle le mériterait, je vous la recommande.
La salle n’était pas pleine, et j’avais exigé un fauteuil au premier rang d’orchestre, comme à mon habitude. Pas mal joué, nous n’étions que deux spectateurs sur tout le rang, et même pas voisins !
NB : c’est bien un jeune acteur arabe, Samy Seghir, qui avait créé la pièce en compagnie de Michel Jonasz. Eddy, lui, n’est pas totalement arabe (il ne l’est qu’à demi, par sa mère), mais il est parfaitement plausible.