Dire les choses comme elles sont

Publié le par Yves-André Samère

Dans Les rustres, comédie très satirique de Carlo Goldoni, le personnage de Luciano répète souvent « Il faut dire les choses comme elles sont ».

Eh bien, je dois être un peu rustre, car je suis entièrement de cet avis. Autrement dit, je n’aime ni les exagérations (dire qu’un repas dans ces dépotoirs ignobles que sont les McDo’s est « génial », par exemple), ni les pudiques atténuations (qualifier de « copine » la femme qui partage votre vie).

Justement, je viens d’entendre à la radio une de ces perles qu’affectionnent les gens des médias : un sportif ayant eu un accident sans doute grave, on s’est bien gardé de dire qu’il risquait fort de mourir, attendu que mourir est un gros mot qu’on ne peut déverser dans les oreilles chastes des auditeurs. Par conséquent, on préfère affirmer que « le processus vital est engagé ».

Engagez-vous, rengagez-vous, processus vitaux !

Mais à quoi rime ce charabia pénible ? Cela me rappelle l’euphémisme par quoi on évite de dire que tel homme politique a REFUSÉ de répondre à une question. Vous savez, le fameux « Il n’a pas souhaité répondre ». De toute évidence, on a peur des mots, dans la gent journalistique !

Vite, soufflez-moi un terme qui puisse remplacer l’adjectif dégonflé.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :