Novélisation
Ce qu’on appelle « novélisation », c’est le procédé consistant à écrire un livre à partir d’un film. Et non pas l’inverse, alors qu’aujourd’hui pullulent les films « tirés d’une histoire vraie », ce qui est passablement agaçant, puisqu’un film sur trois est dans ce cas. Le spectateur, irrité, en vient à souhaiter de lire enfin, au générique d’un film, la mention « tiré d’une histoire complètement inventée ».
Ce phénomène donne à penser qu’on ne sait plus écrire une histoire originale, ce qui était le contraire à la grande époque du cinéma, entre 1930 et 1960, en gros.
Autre symptôme de cette décadence, le fait que les films sont de plus en plus longs. Pourquoi ? Parce que les patrons des studios pensent que le public exige des histoires riches en péripéties, et que celles qui priment et motivent leur choix sont celles que l’on a bourrées de rebondissements, qui en gonflent la durée. Or, si vous connaissez bien le cinéma d’avant 1960, vous constaterez que les scénarios étaient simples (je ne dis pas « simplistes »), et que le public n’avait pas besoin de patienter trois heures avant d’en arriver à l’épilogue. Autre avantage, les films courts pouvaient être projetés par deux, et l’on pouvait avoir des séances de deux films plutôt que d’un seul !
De ces perles du cinéma, je pourrais citer des dizaines, qui probablement ne vous diraient rien, car ces films ne sont plus projetés en salles, et on ne peut guère les voir qu’à la télévision, sur les chaînes spécialisées comme Ciné+ et OCS. Chaque semaine, j’en découvre de nouveaux.
Les très rares films « longs » et reconnus comme bons, comme Le guépard, Géant, 2001 : odyssée de l’espace ou Autant en emporte le vent, se comptent sur les doigts de la main gauche du baron Empain.