Un film (raté) sur la guerre d’Algérie

Publié le par Yves-André Samère

Je viens de visionner, avec sept mois de retard, un film sur la guerre d’Algérie, Qu’un sang impur, sorti chez nous le 22 janvier, et qui est le premier film de l’Algérien Abdel Raouf Dafri, anciennement scénariste de films policiers. Ce film, très violent, à la limite de la complaisance, qui n’a connu chez nous aucun succès, utilise Olivier Gourmet dans le rôle d’un ancien militaire français, mais passé du côté de la rebellion, et qui finira mal.

Le générique de fin se déroule sur La Marseillaise chantée en arabe, et rend hommage aux combattants algériens et au million et demi de jeunes Français qui se sont retrouvés dans cette galère sans avoir rien demandé, ce qu’on ne dit pas assez souvent.

Mais j’ai retenu surtout le genre de détail qui a échappé à la majorité des spectateurs français, lesquels, peu familiers de la langue arabe, n’ont pas remarqué, et pour cause : le sale type du côté algérien, le méchant du film, un rebelle algérien qui fait torturer sa cousine parce qu’il a cru qu’elle trahissait sa cause alors qu’elle n’était que prisonnière des Français, ce type s’appelle Boukharouba. Or, d’une part, Mohammed Boukharouba était le véritable nom du colonel Boumedienne, longtemps dictateur algérien après le renversement d’Ahmed Ben Bella, et, d’autre part, Boukharouba signifie en arabe le fils de l’âne, ce que les journaux marocains, qui le détestaient, ne manquaient jamais de rappeler !

Bien entendu, ce film n’a pas été tourné en Algérie, mais au Maroc. Faut pas rêver.

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