Comme la Lune...
Lorsque deux événements se produisent au même endroit et en même temps (ou se suivent de très près), il est tentant de croire que l’un est la cause de l’autre. Autrement dit, de confondre lien de corrélation et lien de causalité.
Par exemple, il est courant de penser que l’augmentation du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère est le principal responsable, voire le seul, du réchauffement de ladite atmosphère.
Or c’est un raisonnement antiscientifique, fondé uniquement sur les apparences. Et l’on ne manque pas de preuves du contraire.
Un exemple frappant de ce type de croyance, c’est le phénomène de la « Lune rousse ». Plus personne n’y croit aujourd’hui dans les campagnes, mais il a eu la vie dure, et on peut en parler sans réveiller les passions. Il s’agit de ceci : on constatait souvent que, vers la fin du mois de mars, la Lune apparaissait la nuit comme très nette et très brillante ; or, le lendemain, les cultures, frappées par le gel, étaient perdues pour la récolte. Conclusion, la Lune, bizarrement qualifiée de « rousse » alors qu’elle était encore plus blanche que d’habitude, avait brûlé les végétaux. En résumé, deux faits, A et B, se suivent de très près, donc A est la cause de B...
Il n’en est rien, évidemment, car la véritable explication se résumait plutôt ainsi : un troisième fait ignoré, C, était, lui, la cause de A et de B. En l’occurrence, certaines nuits de la fin de l’hiver sont si froides que la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère se condense et cesse de troubler la limpidité de l’air ; la Lune apparaît ainsi plus brillante. Et c’est le froid lui-même, normal en cette saison, qui est aussi la cause de la mort des cultures. Pas la Lune !